Documents internes à la Caisse d’Épargne |
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Doubl’Ô (lancé le 5 juillet 2001, arrivé à terme le 5 juillet 2007) |
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Points clés pour vendre
Doubl’Ô Ce document à diffusion interne, qui porte la référence
01 05 PC DOU, n’était pas destiné aux souscripteurs mais
uniquement aux conseillers financiers pour leur permettre de convaincre les clients et de répondre
à leurs éventuelles objections. A la page 1, la Caisse d’Épargne affiche sans
ambiguïté sa politique agressive de captation de l’épargne sécurisée des
ménages : Le contexte : “Pour maintenir l’effort réalisé sur la
collecte épargne en s’appuyant sur le
transfert de l’épargne des ménages vers les marchés financiers, Écureuil
Gestion propose un nouveau FCP éligible au PEA, accessible à l’ensemble de la
clientèle Caisse d’Épargne : Doubl’Ô”. Les
objectifs : - Élargir notre clientèle détentrice
d’OPCVM (au détriment des livrets
A, Codevi, PEL, LEP, etc. beaucoup moins rentables pour la banque) - Redresser notre part de marché sur
l’épargne et plus particulièrement sur les OPCVM (faire concurrence aux établissements bancaires spécialisés
dans ce type de produits) - Positionner la Caisse d’Épargne comme
un établissement bancaire dynamique et innovant (abandonner les missions premières de la Caisse d’Épargne et
aller jouer dans la cour des grands) A la page 4, l’avantage à mettre en avant est
l’éligibilité aux avantages fiscaux du PEA grâce à “des
techniques financières sophistiquées” (notamment les techniques de swaps, de cessions et
d’acquisitions temporaires de titres succinctement évoquées dans les notices
COB) totalement incompréhensibles pour le souscripteur. Il n’empêche
qu’une grande partie de ces FCP a aussi été vendue dans le cadre de
l’assurance vie, avec des prélèvements importants de frais de gestion
annuels, en plus des droits d’entrée. Enfin,
Écureuil Gestion préconise des méthodes de démarchage assimilables à de la
vente forcée. La première préoccupation est d’annoncer la stratégie pour
piéger le client : “Sur des périodes de commercialisation
aussi courtes, le phoning est le
meilleur canal pour obtenir un maximum de souscriptions ; en
effet, un client est toujours sensible
au fait que l’on attire son attention sur un produit intéressant pour lequel la période de souscription
est limitée.” Peu importe l’intérêt du client, ni
de savoir si le produit correspond bien à ses besoins. La consigne est de vendre un maximum, en allant
chercher le client chez lui par des méthodes intrusives, de lui faire prendre
sa décision à la hâte en le mettant dans une situation d’urgence
du fait de la période de souscription limitée, et de lui faire croire
par-dessus le marché qu’il est un client privilégié. Un tel
document officiel de la Caisse d’Épargne apporte la preuve que ces
méthodes de commercialisation sciemment incitatives et foncièrement déloyales
étaient organisées et cautionnées au plus haut niveau par les services centraux
de la banque. Quant au
mécanisme de l’effet cliquet mentionné plus bas, qui permet “d’engranger
toutes les performances passées du FCP qui seront dès lors acquises au
porteur à l’échéance du fonds”, il ne s’applique qu’à la condition expresse que le
seuil de -40% ne soit pas atteint pour une action du panier à la première
date de constatation. Or, pour les six FCP Doubl’Ô sans exception,
l’échec a été constaté dès la première date de constatation. Enfin, il
est bien indiqué à propos des notices d’information COB : “rappel
: à chaque souscription, ce document doit être remis au client”. Un vœu pieux, sans aucun doute,
quand on sait que cette consigne n’a pas été appliquée dans la majorité des
cas, et que les clients ont été incité à signer une reconnaissance de
réception de ce document, nullement valable d’ailleurs tant elle est
imprécise. Aux pages centrales 2 et
3, quatre cas de
rémunération sont donnés en exemple : Ne sont signalés que des cas
favorables correspondant à des rendements variant de +150% à +10%
pour le souscripteur, avec des coefficients d’évolution de la valeur du
panier variant de 2,5 à 1,47 (minimum). Aucun cas défavorable n’est évoqué.
Autrement dit, ce FCP ne comporte que des avantages et aucun risque. Il n’est aucunement envisagé en effet que la valeur du
panier puisse baisser
(coefficient inférieur à 1) ou que la clause de garantie du capital puisse
intervenir (perte des droits de souscription, des frais de gestion et du
rendement au taux sans risque), ce qui était pourtant la seule promesse
susceptible d’être tenue. |
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Doubl’Ô Monde (lancé le 8 novembre 2001, arrivé à terme le 8 novembre 2007) |
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Points clés pour vendre Doubl’Ô Monde Ce document a été
remis par erreur avec le contrat à un souscripteur en octobre 2001 en lieu et
place de la notice COB. Document
portant la référence 01 09 PCDM réalisé par Écureuil Gestion en
septembre 2001. On y lit : Le succès
de juin :
Doubl’Ô nous a permis de rencontrer auprès de notre clientèle un franc succès
commercial. Pour capitaliser sur ce succès, nous mettons en marché un nouveau
FCP garanti et à objectif, très proche de celui de juin. Objectif : Conforter l’image de la Caisse
d’Épargne en tant qu’établissement novateur et dynamique en matière de
placements. Ce qui
change : ● Un
panier de 12 valeurs internationales dont 7 nouvelles. ● Une commission de souscription
à 2% assurant une meilleure rentabilité pour les Caisses d’Épargne (1,5%
restant acquis à la C.E.). Suit la
description du calcul de la performance à l’échéance, reprenant la formule
spécifiée dans la notice COB. Est ensuite
indiqué le résultat statistique de 4057
simulations réalisées à partir des historiques de cours relevés entre
janvier 1980 et février 1987 : - dans 85,21% des cas, le client aurait
obtenu au moins le doublement de son capital, - dans 94%
des cas, le rendement aurait été supérieur à 4,70% l’an. Résultats
très séduisants, certes, et de nature à ôter tous remords aux conseillers
financiers et à les convaincre qu’ils faisaient faire à leurs clients une
excellente affaire. Cependant,
sous toutes réserves de la validité de la méthode appliquée pour cette
simulation, celle-ci n’a strictement aucune valeur scientifique en matière
de probabilité pour la raison suivante : Comme le sait
tout statisticien en matière de simulation de scénarios (sondage électoral
par exemple), un calcul de probabilité
n’est plausible que dans la mesure où l’échantillon étudié est représentatif.
Comment une simulation portant sur une période débutant en 1980 et se
terminant en 1987 (soit
21 ans en arrière) pourrait-elle être représentative du comportement
de valeurs boursières sur la période concernée par le FCP : de 2001 à
2007 ? En
20 ans, les conditions économiques mondiales, la structure des marchés
financiers, le fonctionnement de la Bourse, les méthodes d’investissements…
avaient radicalement changé, et cela sans tenir compte des fameux aléas que
ne se privent jamais d’indiquer les banques dans leurs contrats “Les résultats passés ne présagent pas des
performances futures”. La Caisse d’Épargne aurait été bien inspirée de
s’appliquer à elle-même cette sage maxime. S’il est effectivement illusoire
d’extrapoler des résultats datant de six mois ou d’un an, alors, quand il
s’agit de résultats vieux de plus de 20 ans, vous pensez ! La
récente crise financière liée à l’affaire des “subprimes” chez les banques américaines
nous l’a bien démontré. Pourquoi
les statisticiens d’Écureuil Gestion se sont-ils basés sur une période de
référence aussi inappropriée (décalée de 21 ans et caractérisée par une
exceptionnelle stabilité de la Bourse) alors qu’ils avaient à leur disposition
les mêmes données sur des périodes beaucoup plus récentes ? La question
reste posée. On peut penser que des simulations plus rigoureuses et plus
vraisemblables avaient été faites néanmoins, mais que les résultats n’étaient
pas aussi présentables pour les acheteurs. Par ailleurs,
l’émission de ce FCP, se situant début novembre 2001 soit exactement deux
mois après les attentats du 11 septembre 2001, les financiers de la Caisse
d’Épargne avaient le devoir moral d’annuler purement et simplement cette
opération, conçue avant les attentats, toutes les conditions étant
fondamentalement bouleversées et jouant en défaveur des souscripteurs. Le document
énumère ensuite les avantages à présenter comme arguments de vente aux
clients, arguments qui viennent à l’appui de ceux déjà largement exposés dans
les dépliants publicitaires. Il n’est fait allusion à aucun risque éventuel. Plus loin, il
est fait mention des réponses à donner aux éventuelles objections formulées
par les clients. On ira trouver ces réponses dans la notice similaire < ici > fournie quatre mois auparavant pour
la précédente édition du FCP Doubl’Ô. En revanche, on cherchera en vain des
recommandations adressées aux commerciaux pour leur demander de se conformer
à l’obligation d’information et de mise en garde des clients en matière de
risque bancaire, ni pour s’assurer que le produit correspond bien à la
situation, aux besoins et aux attentes de leurs clients. Pour les
conseillers commerciaux, remontés à bloc et hyper motivés, la consigne est
simple : Mettez
l’accent sur tous les avantages de Doubl’Ô, en particulier la “réelle probabilité d’obtenir au minimum
le doublement du capital” (bien inférieure aux 85% de probabilité mensongèrement
avancés), répondez à toutes les objections et n’évoquez aucun risque,
notamment celui, réellement réel celui-là, de voir l’une des actions chuter
d’au moins 40%. Le nouveau
slogan de la Caisse d’Épargne aurait pu être : Vendez ! Vendez ! Vendez ! |
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Doubl’Ô Monde 2 (lancé le 7 février 2002, arrivé à terme le 7 février 2008) |
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Points clés pour vendre
Doubl’Ô Monde 2 (Fiche synthétique éditée en janvier 2002) Ce document
réalisé par Écureuil Gestion en janvier 2002 porte la référence
02 01 PCDM2 (PCDM comme “Points
Clés Doubl’Ô Monde”). Dans le même
esprit que celui concernant la version Doubl’Ô Monde de novembre 2001, il est
destiné à fournir aux vendeurs de la Caisse d’Épargne tous les arguments pour
placer leur produit. On y
lit : L’objectif de
Doubl’Ô Monde 2 est d’obtenir au minimum le doublement du capital (si aucune
action ne baisse de 40%) et il est précisé : “Les simulations réalisées sur
une période allant du 1/01/89 au30/10/01, en reprenant les cours quotidiens
de chaque action, montrent que dans 100% des cas le doublement a été
obtenu.”
Bien entendu,
comme nous le soulignions plus haut, sous réserve de la réalité et de la
justesse des calculs effectués, de telles simulations ne sont plausibles
que dans la mesure où toutes les variables d’environnement qui influent sur
le cours des actions sont strictement égales dans l’échantillon étudié d’une
part, et dans l’intervalle de la période de vie du placement d’autre part. Or le
passé n'ayant connu, par définition, qu'un seul chemin alors que la
prédiction de l’avenir passe par l’évaluation d’une infinité de chemins
potentiellement favorables ou défavorables, le concepteur avait toute
possibilité de choisir une formule qui lui permettait d'afficher des
résultats fictifs sur le passé particulièrement flatteurs. On ne peut s’empêcher de relever la
perfidie de telles simulations sur le passé, figurant sur des documents internes
mais qui, détenues par les vendeurs, ont forcément été mises sur la table
lors de la négociation. Sont
ensuite énumérés les avantages à faire miroiter aux clients (les mêmes que dans la précédente
version, sans aucune mention des inconvénients éventuels) : - Capital initial garanti à 100% à
l’échéance hors droits d’entrée (On ne
voit pas très bien à quoi ça sert puisqu’il est dit que vous êtes assuré de
doubler au minimum ce capital…) - Doublement du capital ou plus, pas de
plafonnement (Pourquoi
pas tripler ? On peut rêver…) - La franchise de 4 ans qui laisse aux
actions le temps de progresser (Mais
aussi de baisser, n’est-ce pas ?) - Le parachute à la baisse qui donne une
réelle probabilité d’obtenir
au minimum le doublement du capital (Alors là, il va falloir qu’on m’explique ce que c’est que ce
parachute. Je ne comprends vraiment pas. Mais il est vrai qu’avec un
parachute, on se sent davantage en sécurité… Par ailleurs, il serait
intéressant de savoir à partir de quelle valeur une probabilité devient “réelle” !) - Le système de cliquet trimestriel
permettant d’enregistrer progressivement une performance - 12,5% par
trimestre - en cas de baisse d’une des valeurs d’au moins 40% (Une objection de taille : ce mécanisme
ne joue que si la baisse n’intervient pas dès la première date de
constatation. Or c’est précisément ce qui est arrivé dans tous les cas sans
exception.) - Accessibilité à partir de
150 euros (Autrement
dit, si vous êtes chômeur ou RMIste, il ne faut pas hésiter !
Souscrivez ! Vous aussi, vous allez gagner à la Bourse, comme les
riches…) - Bénéficier du potentiel de croissance
de 12 valeurs mondiales dans un cadre fiscal avantageux, soit dans le PEA,
soit dans NUANCES 3D (Potentiel
de croissance, vous en êtes bien certain ? Quant au cadre fiscal avantageux,
pourquoi pas, mais uniquement en cas de réelle plus-value, et si vous avez de
gros revenus.) Plus loin, il
est fait mention des réponses à donner aux éventuelles objections formulées par
les clients. On ira trouver ces réponses dans la notice similaire < ici > fournie pour la première édition du
FCP Doubl’Ô. Enfin, les
spécialistes financiers d’Écureuil Gestion apportent leur version du mode de
fonctionnement d’un tel montage pour expliquer comment varie la valeur
liquidative de la part au cours des six années. Tout cela pour essayer de
faire comprendre que, si la valeur liquidative stagne au cours des premières
années, cela n’a aucune importance et il ne faut pas s’en inquiéter, la seule
chose qui compte c’est la valeur finale à l’échéance du FCP. Mais on apprend aussi des choses surprenantes sur les “techniques
financières assez sophistiquées” qui
permettent de concilier à la fois la garantie du capital, la performance et
l’éligibilité au PEA : Pour être éligible au PEA, le portefeuille du Fonds doit être
physiquement investi à 75% en actions françaises. C’est vrai le premier jour.
On penserait qu’il en est ainsi pendant toute la durée de vie du FCP.
Cependant “les valeurs physiquement en portefeuille sont
échangées, dès la création du Fonds” (je n’oserais pas dire : dès que les inspecteurs de la
COB ont tourné le dos) “contre d’autres produits financiers.
Cet échange se fait par le biais de produits dérivés”. Ces produits dérivés sont composés
de deux paquets : Une partie basée sur de l’obligataire qui permet
d’assurer la garantie du capital à l’échéance, et une autre partie investie
en actions pour réaliser l’objectif annoncé. Et les grands financiers de la Caisse d’Epargne en apportent
la démonstration, chiffres à l’appui, et sans honte du ridicule de la
méthode : Pour 150 € investis, la première partie bloquée sur de
l’obligataire est de 116 € (77%) qui permettront de garantir les
150 € au bout de six ans (ce qui représente un rendement moyen de 4,25%
par an, jusque là rien de sorcier). Il ne reste donc plus que
34 € (les 23% restant disponibles) qui seront investis en actions
(on se demande bien lesquelles) et qui devront eux aussi rapporter
150 € au bout de six ans pour atteindre l’objectif du doublement. On ne peut manquer de remarquer l’incompatibilité totale entre
les 100% de réussite de la formule (sur la foi des simulations sur les
évolutions passées des actions), et l’impossibilité d’obtenir le doublement
par la méthode décrite. La Caisse d’Epargne se trouvait donc dans
l’obligation de se prémunir à coup sûr contre le risque de devoir payer le
doublement. La méthode ci-dessus paraît tellement invraisemblable qu’on
peut se demander si, dans les faits, elle a été réellement appliquée. Au lieu
des 23% indiqués, ne serait-ce pas plutôt la totalité des fonds qui aurait
été placée entre les mains des golden boys de la Caisse d’Épargne pour
alimenter des spéculations financières à outrance ? Étant donné l’opacité la plus complète soigneusement
maintenue par la Caisse d’Épargne sur la réalité de l’utilisation des fonds
apportés par les souscripteurs, il nous paraît nécessaire qu’un contrôle
financier détaillé et complet soit très rapidement (avant le délai
réglementaire de prescription comptable) ordonné et exécuté au moins sur l’un
des fonds par une autorité indépendante et impartiale. Ce contrôle devrait
porter sur la totalité des mouvements réalisés durant les six années écoulées
du début jusqu’à la fin du FCP, afin de vérifier d’une part que les
dispositions légales en matière de produits financiers éligibles au PEA ont
bien été respectées, et d’autre part que les souscripteurs n’ont pas été
lésés. Il n’en reste pas moins que le dividende versé aux souscripteurs était totalement dissocié du
résultat des transactions boursières puisque déterminé par l’application
d’une formule préétablie. Il fallait
donc que la Caisse d’Épargne se garantisse elle-même du risque inconcevable
de perdre une somme considérable en se voyant dans l’obligation de
rembourser le double du capital aux souscripteurs. Cette garantie était
obtenue par une conception particulièrement rusée du mode de rémunération
des souscripteurs au moyen d’un mécanisme faisant intervenir : d’une
part une clause d’échec du doublement (la fameuse clause des -40%), et
d’autre part la constitution d’un panier d’actions soigneusement
sélectionnées pour arriver de la manière la plus certaine au résultat servant le mieux les intérêts
de la Caisse d’Épargne (le non
paiement du doublement). La
formule devait donc être élaborée de manière à ce que la probabilité
d’atteindre le doublement soit du même ordre que celle d’obtenir plus que le
quadruplement du capital sur les marchés d’actions. Il y avait cependant encore un risque, minime certes
mais toujours possible, c’est que les experts financiers se soient trompés,
de peu ou de prou, dans leurs calculs et que l’évolution naturelle des actions qu’ils avaient
choisies pour le panier ne réponde pas, contre toute prévision, à leurs
attentes. Une telle éventualité devant être totalement exclue, comme nous
l’avons déjà remarqué, il ne serait pas étonnant que la Caisse d’Épargne se
soit aménagé non pas un parachute imaginaire mais une bouée de sauvetage ou
des issues de secours bien réelles pour y remédier. Lesquelles ? Toutes
les suppositions sont permises… Rien d’étonnant par
conséquent à ce que la Caisse d’Épargne se soit strictement abstenue de
dévoiler à ses clients tous les rouages d’un tel montage. Personne n’aurait
mordu à l’hameçon ! La démonstration est faite que la Caisse d’Épargne a
résolument dupé les souscripteurs en leur faisant miroiter la promesse d’un
doublement de leur capital tout en
leur cachant avec le plus grand soin quelle était la probabilité réelle
(quasiment nulle) d’obtenir ce résultat. |
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Doubl’Ô Monde 3 (lancé le 28 février 2002, arrivé à terme le 28 février 2008) |
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Points clés pour vendre Doubl’Ô
Monde 3 (Fiche synthétique éditée en janvier 2002) Ce document
également réalisé par Écureuil Gestion en janvier 2002 est un strict
copier/coller du précédent. Seules les dates changent, remplacées par les
dates de Doubl’Ô Monde 3. Curieusement,
ce document porte aussi la référence 02 01 PCDM2, la même que pour
Doubl’Ô Monde 2 (probablement un oubli de l’éditeur). Dans le même
esprit que les précédents, il est destiné à fournir aux vendeurs de la Caisse
d’Épargne tous les arguments pour placer leur produit. On y lit
aussi : L’objectif de
Doubl’Ô Monde 3 est d’obtenir au minimum le doublement du capital (si aucune
action ne baisse de 40%) et il est précisé : “Les simulations réalisées sur
une période allant du 1/01/89 au30/10/01, en reprenant les cours quotidiens
de chaque action, montrent que dans 100% des cas le doublement a été
obtenu” (pas davantage au conditionnel). Or le passé
étant connu par définition avec certitude, et la Caisse d’Épargne disposant
des moyens informatiques et des outils statistiques les plus élaborés, il n’y
avait aucune difficulté à trouver un panier d’actions ayant satisfait dans le
passé à un scénario voulu, mais avec une probabilité pratiquement nulle de
renouveler ce même scénario à l’échéance de quatre années correspondant à la
première date de constatation. Bien qu’il
s’agisse d’un panier d’actions différent, la simulation a été faite sur
exactement la même période. Une telle simulation, tout comme les précédente, n’a
aucune valeur scientifique. Elle n’apparaît que pour jeter de la poudre
aux yeux et convaincre les vendeurs
de la réussite assurée de ces placements, pour qu’ils puissent transmettre ce
message à leurs clients. En ce qui
concerne le reste du document, les commentaires des « Points clés pour
vendre Doubl’Ô Monde 2 »
(documents précédent) s’appliquent intégralement. |
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Doubl’Ô Monde 4 (lancé le 28 mars 2002, arrivé à terme le 28 mars 2008) |
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Notice résumée Doubl’Ô
Monde 4 du 20 février 2002 Cette notice, extrêmement incomplète, ne décrit que les
caractéristiques spécifiques à la souscription dans le cadre du produit
d’assurance vie Nuance 3D de la Caisse d’Épargne. On n’y trouve aucune
information sur le fonctionnement du FCP et notamment sur les conditions
liées à l’évolution du panier d’actions de référence. Pour cela, il est
nécessaire de se reporter à la notice d’information détaillée agréée par la
COB. Au paragraphe “Caractéristiques financières” on peut
lire : “L’objectif du fonds est de
garantir une valeur de remboursement minimale le 28 mars 2008”, sans
autre indication sur le niveau de cette valeur minimale. Dans les “Modalités de fonctionnement” il est indiqué
que : “La commission de rachat est
de 4% du 28 mars 2002 jusqu’à l’échéance du fonds”, ce qui pénalise toute
tentative de sortie avant la 6ème année révolue. Dans les “Caractéristiques assurance vie” il est précisé
que : “Des frais de gestion
annuels sont prélevés par Écureuil Vie sur l’encours géré sur le support, par
réduction du nombre de parts. Le taux de frais de gestion ne peut excéder le
pourcentage annuel maximum indiqué dans les dispositions générales du contrat
Nuances 3D”. Ce pourcentage qu’il faut aller chercher dans les
dispositions générales (si vous avez la chance qu’on vous les remette) est en
général de 0,7% par an qui vous
réduisent d’autant la rentabilité du FCP. Autre indice de la faible probabilité de performance : ce support n’est accessible
que dans la dimension “Liberté” du
contrat Nuances 3D. C'est-à-dire celle où vous gérez
vous-même la sortie ou les arbitrages éventuel. Pas question de mettre
Doubl’Ô Monde dans la dimension “Garantie”
(vous gérez conjointement avec la Caisse d'Epargne) ou la dimension “Horizon” (vous confiez à la Caisse
d'Epargne l’entière gestion de votre
épargne). Autrement dit, la Caisse d’Épargne, comme Ponce Pilate, se
lave les mains de ce qui peut arriver et ne veut prendre aucune
responsabilité. |
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Doubl’Ô Monde 5 (lancé le 25 avril 2002, arrivé à terme le 25 avril 2008) |
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Autres documents |
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Le Trait d’Union
Magazine – Ce numéro
spécial du Trait d’Union tire la sonnette d’alarme en rapportant les résultats
d’une enquête menée par le syndicat sur l’activité commerciale au sein du
Groupe des Caisses d’Épargne, menée auprès du personnel de
l’entreprise : “Méthodes de vente,
gamme de produits, tarification, relations clientèle, management… la réalité
quotidienne du travail en Caisse d’épargne est diversement vécue. Si les
points de vue sont assez diversifiés, il est des sujets sur lesquels la
critique est quasi-unanime, tant les méthodes confèrent au crétinisme. Il
en est ainsi de certains aspects de la tarification et du suivi de la production
commerciale. Analyse extrêmement
franche et réaliste
où l’on découvre que les correspondants commerciaux des Caisses d’Epargne
sont des travailleurs comme les autres, attachés à réaliser leurs missions le
plus honnêtement possible et au mieux des intérêts de la clientèle. Lire tout particulièrement le rapport moral sur l’activité
commerciale en général (Un front de
vente désabusé, pages 3 à 9)
et l’article consacré aux FCP (Encore
et toujours plus de FCP : une grave erreur de stratégie ? page 14). Un front de vente désabusé : “(Les réponses aux
questionnaires) dessinent le portrait contradictoire d’un front de vente
amer, désabusé, inquiet des récentes évolutions du groupe, tant commerciales
que sociales, mais en même temps encore attaché à son métier, prêt à
s’engager avec efficacité à condition que l’on soit capable de lui ouvrir des
perspectives.” “Trop de produits
inadaptés aux besoins des clients : Les critiques les plus
fréquentes portent sur la trop grande diversité de la gamme, sur son manque
de souplesse et sur la présence envahissante de certains produits en
particulier liés à la bourse”. (page 3). “Une quasi-unanimité
apparaît pour dénoncer les FCP et les fonds « à promesse ». Ces produits
« ne sont pas appropriés à l’image de la Caisse d’épargne », nous dit Serge,
53 ans, chargé de clientèle, également à la Caisse d’épargne d’Alsace,
résumant ainsi un sentiment très répandu, d’autant que les objectifs à
atteindre en matière de FCP sont généralement considérés comme trop
importants. “Hubert, conseiller
point de vente de 48 ans à la CE de Champagne-Ardennes, a surtout
l’impression d’être « sollicité par (sa) hiérarchie pour vendre n’importe
quoi à n’importe qui ». Cette phrase « vendre n’importe quoi à n’importe
qui », revient d’ailleurs comme un leitmotiv, de Nice à Dunkerque. Emmanuel,
par exemple, l’utilise exactement dans les mêmes termes et cite une
expérience qu’il vient de vivre le jour même de l’interview : « une
personne de 87 ans à qui on a ouvert un PEA il y a deux ans pour y mettre du
FCP Doublo (sur 6 ans) ». Nicolas, qui emploie également cette formule,
souligne cependant qu’on ne peut pas dire que la hiérarchie pousse dans ce
sens. Les choses sont plus subtiles, elles passent par les contingents : «Vous
pensez bien que les deux derniers jours sur un FCP, lorsque le contingent
n’est pas atteint, on est bien loin de la méthode de vente par la découverte
du client ». Encore et toujours plus de FCP : une
grave erreur de stratégie ? “On ne saurait évoquer
l’activité commerciale au sein du réseau des Caisses d’épargne sans parler de
ce placement qui demande à chaque commercial des efforts considérables de
persuasion auprès de la clientèle : les Fonds Communs de Placement. Et puis, la vie continue
et les FCP se multiplient. Trop souvent, les derniers jours accordés pour
placer les contingents sont vécus au sein du réseau avec un stress sans nom.
Parfois même un FCP nouveau arrive alors que l’ancien, malgré la date
fatidique dépassée, continue à se vendre. L’argument phare de la nouvelle
génération est « la garantie du capital » (hors frais, la bonne
blague !). Lien Internet : http://www.syndicat-unifie.net/uploads/_su/traitunion/MagTU86com.pdf |
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Syndicat SUD Caisses
d’Épargne - Infos CE du 5 février 2010 Le Syndicat SUD Caisses d’Épargne met en cause la
responsabilité du directoire de la CNCE et sa gestion aventureuse dans les
difficultés importantes rencontrées par le Groupe Caisse d’Épargne depuis
deux ans (bas de la page 1 du document). Les
difficultés importantes du Groupe Que le Groupe ait
rencontré des difficultés importantes, chaque salarié en est pleinement
conscient. Mais l’analyse du Président du directoire est trop brève, voire
simpliste, comme à chaque fois qu’il s’agit de pointer les responsabilités.
Qui a « permis » à notre groupe par une gestion aventureuse
(commerciale ou financière) de connaître de telles difficultés ? Qui a
décidé du rachat de Meilleurtaux.com, CIFG, qui a investi dans Semillon, qui
a permis l'incident boursier qui a coûté plus de 700 M€) au Groupe, qui a
décidé de se séparer de la CDC (coût 7 Md€) pour créer Natixis (coût 4
Md€) ? Qui a décidé de
commercialiser des produits tels que Doubl’Ô, Écureuil
Europe 2003, etc ? Le directoire de la CNCE bien sûr, les membres
du conseil de surveillance de cet organe et les directoires locaux qui ont
TOUS laissé faire sans jamais rien dire durant des années. Qui ne dit
mot, consent ! Et qui présente aujourd’hui l’addition à l’ensemble des
salariés ? Les mêmes. Lien Internet : http://www.sudce.com/sudce/upload/contenu/fr/07---budget-2010-ceidf.php.pdf |
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